La planète qui pèteon rêve d'une plateforme est ce possible (Agence Science-Presse) – Vous en avez peut-être entendu parler : du méthane détecté sur Mars pourrait être la signature —ô combien longtemps espérée— d’une forme de vie là-bas. Une autre fausse alerte, ou bien du solide, cette fois? Ce qui est certain, c’est que si on se fie à certaines manchettes, la cause est entendue : on a trouvé de la vie sur Mars. Mais la réalité est plus prosaïque : bien que ce méthane pourrait avoir été émis par des bactéries, il pourrait aussi avoir des causes bêtement géologiques. Que savons-nous avec certitude? C’est en 1999 que du méthane a été détecté pour la première fois sur Mars. À ce moment, les observations n’étaient pas été assez précises pour faire autre chose que d’en mesurer la quantité : 10 parties par milliard dans l’atmosphère. On sait désormais, que cette proportion n’est pas stable, ni égale partout, ce qui signifie qu’il y a une ou des sources actuelles (et non passées, autrement le méthane ne ferait que se perdre, parce qu’il ne peut pas « survivre » longtemps dans l’atmosphère martienne). Géologie ou biologie? Le méthane pourrait être produit par des volcans, mais les volcans émettent aussi d’autres gaz, et rien de tel n’a été détecté. Il pourrait aussi être le produit d’un processus chimique souterrain encore inconnu —il y a énormément de choses que nous ignorons sur la chimie des sols martiens. Et enfin, il pourrait être le résultat du « travail » d’une forme de vie microscopique —l’équivalent, à l'échelle des microbes, des vaches qui pètent. Rien ne permet, avec les données actuelles, de conclure dans un sens ou dans l’autre. Mauvais journalisme ou mauvaise science? L’astronome Phil Plait, qui se fait fort, sur son blogue Bad Astronomy, de pointer les erreurs de toutes sortes, reproche à certains médias de s’être trop emballés : la NASA découvre de la vie sur Mars, titre l’un, et Des cheminées de méthane indiquent de la vie sur Mars, titre l’autre. Mais la NASA n’est pas sans faute elle non plus, elle qui a titré son communiqué d’une manière pour le moins ambigüe : « La découverte de méthane révèle que Mars n’est pas une planète morte ». C'est qu'en géologie, l’expression « planète morte », désigne une planète qui n’a aucune activité géologique (ni volcans ni cheminées de méthane!). Mais y a-t-il quelqu’un dans la salle qui parle couramment géologie? Et les auteurs de la découverte —publiée dans la prestigieuse revue
Science— qu’est-ce qu’ils ont écrit? Eh bien qu’après des analyses,
depuis la Terre, de l’atmosphère martienne étalées sur plusieurs saisons,
ils étaient à présent capables de dresser des cartes des régions d’où
provient ce méthane. Ces analyses et ces cartes permettent, ont-ils dit en
conférence de presse, de conclure que Mars est une planète... « active ».
|
|
|
Les scientifiques de la Nasa croient avoir trouvé des indices de la présence récente d’eau sur Mars, ce qui fait à nouveau ressurgir la folle idée que la vie y serait possible…
Les chercheurs avaient déjà identifié d’anciens lacs dans le paysage de Mars et savaient que de grandes quantités d’eau gelée étaient présentes dans les couches de permafrost aux pôles de la planète. Mais c’est la première fois, que des indices sur des photos leur fait croire que de l’eau y a peut-être coulé au cours des dernières années.
Les scientifiques de la Nasa ont comparé des images du paysage martien prises entre 1999 et 2006 pour y chercher des signes de changements récents à la surface de la planète. Ils ont identifié sur des photos prises en 2004 et 2005 la présence de légers sillons sur deux cratères. Ces fossés auraient été formés par de l’eau qui aurait jailli des murs des cratères et se serait écoulée sur les pentes, laissant des dépôts de minéraux sur plusieurs centaines de mètres. Ces sillons n’étaient pas présents sur les photos prises quelques années auparavant.
« Ces observations prouvent que de l’eau coule toujours occasionnellement à la surface de Mars », affirme Michael Meyer, scientifique en chef du programme d’exploration de Mars pour la Nasa.
Les scientifiques estiment que la quantité d’eau liquide qui a jailli de chacun des cratères était suffisamment importante pour remplir de cinq à dix piscines. L’impact soudain avec des astéroïdes pourrait avoir perforé les murs des cratères et fait jaillir de l’eau sous leur surface.
Cette découverte excitante pour les scientifiques relance la fameuse question: Y a-t-il de la vie ailleurs dans notre système solaire ? Les scientifiques se sont longtemps demandé si une forme de vie avait déjà existé sur Mars, d’où l’obsession de trouver des signes de la présence d’eau. Sur la Terre, toutes les formes de vie ont besoin d’eau pour survivre. Parmi les planètes de notre système solaire, seule la Terre a un climat plus hospitalier que celui de Mars et certains scientifiques croient que Mars a déjà été l’hôte d’organismes primitifs semblables à des bactéries.
Mais tous les scientifiques ne partagent pas cet enthousiasme. Certains plus sceptiques croient que les sillons observés sont causé par des jets de dioxyde de carbone liquide et que l’eau se trouverait à plusieurs kilomètres sous la surface de la croûte martienne.