La place des déchets dans la société


> Le contenu-type d’une poubelle : où finissent nos ordures ménagères ?

Les déchets ménagers en France - chiffres de l'ADEME
Contenu-type d'une poubelle (en poids)
  • 29 % déchets putrescibles
  • 25 % papiers/cartons
  • 13 % verre
  • 11 % plastique
  • 7 % incombustibles divers
  • 6 % textiles
  • 5 % divers matériaux
  • 4 % métaux
 
Modes de traitement des ordures ménagères Traitement subi par nos déchets ménagers :
  • 50 % stockage (décharges et centres d'enfouissement)
  • 35 % incinération (29 % avec valorisation énergétique sous forme électrique ou de vapeur d'eau; 6 % sans récupération)
  • 8 % recyclage (sachant que seul 12 % des ordures ménagères sont collectées sélectivement)
  • 7 % compostage (valorisation énergétique)
constats décevants
constats décevantsconstats décevants

(ces données chiffrées font l’objet de commentaires détaillés dans les pages suivantes)

> Comprendre les circuits de traitement des déchets


Les circuits de traitement des déchets
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Crédit : notre-planete.info

> Pourquoi le consommateur ne perçoit-il pas la valeur de ses déchets ?

Dans notre société orientée vers le profit, presque toute chose a une valeur marchande, donc peut s’acheter ou se vendre : ilots marins, forets, droit de passage sur la propriété du voisin, animaux, …
La valeur marchande d’une chose est caractérisée par le prix qu’on lui fixe.
Presque tout s’estime, presque tout se négocie.


Pour ce qui concerne nos déchets, le citoyen “lambda” n’en perçoit généralement pas la valeur marchande. A juste titre, puisque jusqu’à présent, personne n’est encore venu frappé à nos portes pour racheter le contenu de nos poubelles.
S’il est de bonne volonté, le consommateur pourra trier consciencieusement ses déchets, et ainsi déposer le verre, le carton, le papier dans les conteneurs à disposition dans les villes et villages. Mais il ne doit pas s’attendre à un quelconque paiement pour cet acte.

Et pourtant, lorsque nous achetons une machine à laver, en plus du service qu’elle nous offre, nous payons la matière qui la compose (des métaux et du plastique principalement). Lorsqu’elle tombe en panne, subitement elle n’a plus de valeur, alors que le métal et le plastique sont toujours en l’état. Ces derniers tombent dans la famille des déchets dont on se débarrasse car ils n’ont plus d’utilité, et n’intéressent personne, sauf le bricoleur.
Le même principe vaut pour une bouteille d’eau, dont le prix intègre le coût de l’emballage (le fabricant n’étant pas philanthrope, il répercute au consommateur le coût de la matière). Cet emballage qui a un prix lorsque nous l’achetons n’a subitement plus de valeur une fois que l’eau est bue. Et pourtant le pétrole et ses produits dérivés (dont le plastique est issu) ne sont pas réputés bon marché !

Si la preuve n’est pas suffisante, le constat de la masse de détritus d’origine industrielle ou individuelle à l’abandon, allant de la simple bouteille jetée dans un fossé, jusqu’au stock de palettes ou l’amas de ferraille laissés dans le coin d’une usine, car mis au rebut, comblera notre éventuel scepticisme.
Un individu sensibilisé à l’environnement aurait tendance à ramasser la bouteille vide pour la jeter dans une poubelle; un responsable d’entreprise, à contacter une société de recyclage, afin qu’elle débarrasse les palettes et la ferraille. Mais pour cela, il devra payer le coût de l’enlèvement, et ne recevra peut-être rien en échange.

> Avant d’être valorisés, tous les déchets ont d’abord un coût

Chez les personnes se sentant peu concernées par les problèmes liés à l’environnement, comment comprendre qu’un déchet a un coût pour la communauté : le prix de son élimination ou de sa transformation.
De façon plus simplifiée, nous pourrions dire qu’en dehors de la matière organique, tout autre déchet est polluant, c’est-à-dire qu’il n’est pas assimilé aisément par son environnement.
En produisant des déchets, chaque consommateur contribue donc à la pollution de la planète. Ce droit de polluer doit donc faire l’objet d’une contribution de la part de ceux qui se l’octroie, de façon à financer en aval le coût de la dépollution éventuelle.
Sur le plan individuel, la contribution du citoyen se manifeste au travers des taxations locales relatives à l’enlèvement des ordures ménagères, mais également via la part des impôts destinée à subventionner les filières de valorisation.

Pour ce qui concerne les entreprises, celles-ci se voient facturer l’enlèvement de leurs déchets par les sociétés spécialisées.
De façon encore simplifiée, les déchets pourraient être classés en 2 grandes catégories :
  1. les déchets non récupérables (également dits "résiduels"), c’est-à-dire ne pouvant être recyclés (principalement car la dissociation des matières qui les composent est impossible) : ils doivent donc être purement et simplement éliminés. L’incinération est le moyen le plus efficace.
  2. les déchets recyclables, c’est-à-dire réutilisables soit en l’état (certains types de gravats , ou de matières organiques par exemple), soit après transformation (cas du plastique, du papier, du verre, des métaux). Ces déchets ont une valeur marchande, étant donné qu’après collecte – et tri éventuel – ils seront vendus à des industriels.

> Conclusion

En conclusion, quelque soit leur catégorie d’appartenance, les déchets sont tous valorisables : les premiers sous forme énergétique ; les seconds sous forme matière ou organique.